Une belle histoire (rien n'est comme il semble)

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Il trio Mélo-Coton

CULTURE

Intervista al trio francese, portavoce di un nuovo volto, ironico e brillante, della musica francese.

de Manuela Vico

Dans une ambiance parisienne, un peu rétro et un peu bohème, avec une touche de swing, le trio Mélo-Coton propose un voyage à travers la musique française pour revivre les émotions d'un Paris hors du temps, à travers l'ironie, la poésie et le génie des chansonniers: de Charles Trenet à Zaz, en passant par Juliette Gréco et Serge Gainsbourg.

Vous pensez que la musique française est mélancolique et nostalgique ? Mélo-Coton réfute ce cliché grâce à une flûte brillante, une guitare énergique et une voix enveloppante.

Mais ce voyage musical est aussi une sorte de mélange des notes et des mots, à mi-chemin entre un concert et un petit cabaret, plein de légèreté et de réflexion, pour faire passer un message de plaisir mais aussi d'engagement à travers des glanages linguistiques, des piqûres ironiques, des petites pilules de sagesse.

Un trio pétillant, et voilà!

Mélo-Coton
Giustina Iannelli – voix, guitare
Elisa Aragno – flûte, choeurs
Donatella Gugliermetti – guitare, percussion


Tout d’abord pourquoi ce nom très original pour votre groupe ?
Ce n’est pas simple de trouver un nom original non encore utilisé par quelqu’un. Nous avons donc créé un mot-valise composé de « mélo », qui renvoie à l’expression « méli-mélo » qui indique un « pot-pourri » et « coton », qui évoque la douceur. Au final « Mélo-Coton » signifie un ensemble « pot-pourri » par rapport à notre choix musical. De plus nous avons bien aimé ce contraste phonétique entre « mélo », son liquide et « coton », à la sonorité plus dure.

Pourquoi avez-vous privilégié le répertoire musical français ?
Nous avons choisi un répertoire de chansons françaises, parce que la chanteuse, Giustina, a étudié le français et a vécu à Paris. Toutes les trois nous aimons la France. C’est pourquoi lorsque nous avons décidé de créer ce trio, il nous a semblé tout à fait naturel de mettre en avant notre francophilie pour nous démarquer de la plupart des groupes qui chantent en italien ou en anglais !

Votre choix des chansons françaises dans votre répertoire est basé sur quels principes ?
Nous choisissons nos chansons sur la base de leur musicalité et de leur mélodie. Il faut qu’elles puissent convenir à la voix de la chanteuse, qu’elles soient en mesure de nous toucher, ainsi que notre public. Nous ne nous sommes pas bornées à un répertoire historique, les chansons que nous proposons vont des années 30 jusqu’à nos jours.

Quelle est la réaction du public lors de vos interprétations ?
Notre public est surpris car il attend de nous des chansons tristes, touchantes, mélancoliques, qui ont trait aux « Grands » de la chanson française : Brel, Aznavour, Brassens, Piaf… Notre concert se positionne à l’opposé : nous interprétons des mélodies gaies, pétillantes pour raconter des anecdotes, des petites histoires portant sur les idées toutes faites, les habitudes, les préjugés sur nos cousins français.

Pouvez-vous raconter quelques anecdotes portant sur vos spectacles ?
Ce qui nous caractérise c’est que nous sommes un trio de femmes. Dans un monde gouverné par l’égalité, il ne faudrait pas insister sur ce concept, mais malheureusement l’univers musical est totalement dominé par la présence masculine à tel point que nous sommes obligées de mettre en avant ce détail. À ce sujet nous tenons à signaler qu’un jour après un concert, un monsieur d’une cinquantaine d’années s’est approché de nous et dans l’idée de nous faire un compliment nous a dit « Pour être des femmes, vous ne jouez pas mal ! » … sans commentaire !
Par contre, une autre fois, un groupe d’adolescents, filles et garçons, a suivi le concert avec une extrême attention sans jamais regarder leur portable. Un succès !

Quelle est la chanson française ou l’artiste que vous aimez le plus ?
Nous n’avons pas de préférences spécifiques sauf un faible pour Zaz.

Quels sont vos plans pour les mois à venir ?
Nous venons d’enregistrer quatre morceaux, dont un tout à fait original, écrit entièrement par nous trois. Nous aimerions sortir un album, souvent le public nous le demande à la fin de nos spectacles. Récemment nous nous sommes rendues compte que malgré notre formation a minima, une flûte, une guitare et une voix, nous arrivons à produire une grande énergie et puissance musicale. Notre performance n’est pas qu’un concert, mais un vrai spectacle qui fait rire et réfléchir. C’est pourquoi nous avons l’ambition d’atteindre un plus large public.

Est-ce que vous avez déjà porté vos spectacles dans les écoles ?
Non, mais nous aimerions bien le faire car ce que nous racontons n’a pas d’âge.

 

Manuela Vico a enseigné dans de différents lycées (lycée linguistique, classique, agricole et commercial). De plus elle a tenu des cours aux adultes et aux étudiants de la «Scuola di Amministrazione Aziendale» de Turin, où elle a été chargée aussi de l’organisation des stages en France. Elle a été chargée aussi des cours de français à la Faculté d’Économie et Commerce. Elle est parmi les membres fondateurs de l’Alliance française de Cuneo, dont elle est la présidente. Elle est formatrice et collabore avec la maison d’édition Pearson Italie. Elle est co-auteure de manuels scolaires, parmi lesquels Quelle chance et Objectif Esabac, et de Histoire de France en poche publiés par LANG Edizioni. Elle est journaliste.