La construction de l’identité personnelle d’un/e citoyen/ne du XXIème siècle a lieu dans un contexte familial social, éducatif complexe. Chaque individu grandit et bouge à l’intérieur d’un réseau de rapports, de contacts multiples où il se trouve à agir, à interagir et à socialiser, souvent sans les compétences nécessaires pour faire face à des situations nouvelles et en continuelle évolution. Pour communiquer, notamment dans une langue étrangère, il ne suffit en effet plus d’être à même de parler, de lire, d’écrire, ni d’avoir des savoirs et des compétences incluant la connaissance, même approfondie, des médias et des réseaux sociaux. Les défis posés par la société de nos jours demandent beaucoup plus en termes de capacité de se mettre à l’écoute de l’autre, de comprendre ses points de vue, de négocier, bref, de jouer un rôle de médiation.
La médiation était déjà présente parmi les activités communicatives langagières avec la réception, la production et l’interaction dès la sortie du CECR1, en tant qu’« activité de la vie sociale dans et hors de son pays »2. C’est toutefois en ces derniers temps qu’elle a été mise sous la loupe des études et des indications du Conseil de l’Europe grâce à un nouveau volume complémentaire du CECR3. À l’intérieur de cette publication, la médiation est affrontée aussi bien en ce qui concerne les activités - on peut médier un texte, des concepts ou bien la communication - que les stratégies permettant d’expliquer un nouveau concept ou de simplifier un texte. Nous, les adultes, nous connaissons tous l’importance du travail d’un interprète, d’un traducteur, d’un médiateur interculturel pour assurer la réussite d’un congrès, la publication d’un livre dans une autre langue, ou la rencontre efficace entre des personnes représentant des langues et des cultures parfois très éloignées l’une de l’autre. Il s’agit de professionnels de la médiation, souvent hors du contexte scolaire, mais pas forcément4. Comment faire, côté enseignant/e, pour la considérer comme partie intégrante de la praxis pédagogique et des parcours didactiques et, côté apprenant/e, pour recevoir une formation progressive à la médiation dans le quotidien de nos espaces éducatifs ?