
La classe de français par la vidéo
La vidéo dans la didactique à distance
L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS
I video sono ormai entrati a far parte a pieno titolo della didattica. Ciò che occorre davvero fare è utilizzare al meglio questo utile strumento tanto gradito ai giovani.
de Manuela Vico
C’est acquis, on n’en discute même plus, la vidéo est entrée de force dans la didactique à distance et pas seulement ! La puissance des images n’est plus à démontrer. Désormais les ados s’échangent continuellement photos et vidéos, le jour comme la nuit.
Donc, peu ou prou, il faut bien s’adapter, et profiter des outils que la technologie nous offre. Pourquoi ne pas commencer par un sujet agréable, un tantinet exotique juste pour dépayser nos élèves et susciter leur curiosité ?
Voilà on démarre, mais entretenons d’abord la curiosité, ne donnons pas tout de suite satisfaction. On peut poser des questions à brûle pourpoint : « la Réunion, c’est quoi ? » … « C’est où ? », « on y va comment ? » etc.
Vous obtiendrez certainement un tas de réponses, bonnes ou mauvaises, peu importe l’essentiel c’est d’avoir attiré l’attention des élèves pour pouvoir les impliquer dans un parcours plus complexe.
Atout essentiel, il serait préférable de projeter juste un bout de la vidéo qui présente la position géographique de cette île, située à l’est de Madagascar.
Prévision : créer une attente > Provoquer des réactions > Visionnement d’un bout de la vidéo
À ce moment, relancer le dialogue et les hypothèses sur l’emplacement géographique réel, ses ressources, ses habitants, son histoire, sa faune et sa flore… à partir déjà du nom de l’île ! La vidéo doit être juste le médiateur, l’outil qui nous permet de vérifier nos hypthèses sur le monde réel. Il faut faire voyager nos élèves au-delà des murs de la classe, encore plus en ce moment où l’on doit rester à la maison le plus possible à cause de la pandémie. De plus, s’éloigner pour un moment de sa propre réalité, dans nos conditions actuelles, devient un procédé libérateur.
Reprenons donc le fil de notre discours. Provoquez alors votre public pour susciter sa vive réaction par des questions telles que : « Dans cette île en plein océan, peut-on survivre? » ou bien « Dans cette île peut-on faire du ski? » ou encore « Est-il vrai qu'on ne peut absolument pas se baigner parce qu'il y a beaucoup de requins dans l’océan? ».
La réaction ne devrait pas se faire attendre, des exclamations étonnées, des rires, des regards incrédules, mais voilà c’est fait ils se sentent impliqués. Les élèves peuvent alors faire des hypothèses qu'ils peuvent eux-mêmes regrouper dans des cartes mentales ou bien dans des grilles. Toute la classe doit se sentir concernée. Dernière étape, on vérifie qui a raison : l’enseignant provocateur ou les élèves… À ce moment on reprend le visionnement et on le regarde jusqu’au bout.
Maintenant voilà les commentaires à chaud : on demande à la classe qui avait raison et on analyse les différentes propositions marquées au tableau. Quelques-unes pourraient être confirmées immédiatement, d’autres pourraient demander un deuxième visionnement. Dans ce cas-là on demandera aux élèves de marquer le moment où, à leur avis, la vidéo répond aux questions. Une fois terminé le deuxième visionnement on peut permettre aux élèves, s’ils n’ont pas la même opinion sur la réponse donnée par la vidéo, de présenter chacun à leur tour leurs considérations. Pour terminer, demander à toute classe d’émettre un jugement définitif sur la question mais qui doit être motivé et basé sur le document visionné. L’enseignant joue le rôle du modérateur qui oriente la discussion sans cependant prendre trop partie pour l’un ou pour l’autre. Il doit garder un comportement objectif et neutre tout en donnant des pistes pour émettre un jugement équitable.
En synthèse :
Lancer des hypothèses un peu farfelues > Attendre et écrire au tableau les hypothèses des élèves > Visionnement jusqu’au bout de la vidéo > Vérification des considérations émises > Eventuel deuxième visionnement de la vidéo > Débat en classe et jugement final
Cette partie terminée, si l’on veut élargir le sujet, ce ne sont pas les documents audio ou iconographiques qui nous manquent ! On peut, par exemple, lancer un mot un peu obscur comme « Papangue » et voir la mine de nos élèves ! Et à ce moment-là sans rien expliquer on peut lancer la brève interview de ce photographe animalier qui explique ce qu’est « la Papangue ».
Enfin on peut proposer des questions de compréhension orale et inviter les élèves à chercher des images de cet oiseau sur Internet.
Enfin, si on est obligé de présenter cette activité à distance, les étapes resteront les mêmes, on changera juste la façon de se mettre en rapport avec les élèves. Si l’on peut utiliser une connexion synchrone, on exagèrera un peu plus le ton moqueur, afin de faire comprendre clairement qu’il s’agit d’une espèce de jeu. Par contre en cas de travail asynchrone, l’enseignant pourrait, avant de démarrer la vidéo, partager un document Google Form sur Google Classroom, en proposant des hypothèses un peu bizarres pour susciter la réaction des élèves (ce qui avait été évoqué plus haut après le visionnement d’un bout de vidéo). Par la suite, envoyer la vidéo intégrale, laisser le temps de concentration et enfin organiser un débat direct avec toute la classe pour récupérer la convivialité et le plaisir de partager des opinions. Dans ce dernier cas, l’enseignant joue toujours le rôle de modérateur de débat. Enfin, pour la dernière partie, publier sur la classe l’enregistrement audio du photographe en invitant les élèves à répondre à un questionnaire de compréhension et à chercher enfin des images de cet oiseau sur Internet.
Voilà donc comment en partant d’une vidéo très ordinaire on peut créer un cours animé et curieux qui a des chances de plaire à vos élèves !