
Incrédulité, rage, bouleversement, angoisse. Ce sont les sensations que nous avons tous éprouvées face aux évènements du 13 novembre. Mais, encore une fois, la France nous étonne et nous surprend par sa capacité de réaction. À l’aube du samedi 14 novembre, le pays se réveille meurtri, frappé mortellement par un massacre insensé, et 24 heures plus tard, le dimanche 15 novembre, tout un dispositif a été mis en place afin d’expliquer les faits, pour essayer de faire comprendre pourquoi le pays est devenu la cible des actes terroristes et toute une série de mesures paraissent sur le site de l’Éducation Nationale. De surcroît, une équipe pédagogique est parvenue à mettre en ligne les documents nécessaires aux enseignants pour faire face, lundi matin 16 novembre, aux interrogations des élèves sur les attentats. Cette documentation, destinée initialement au personnel français, a en réalité constitué aussi une précieuse ressource pour les enseignants de français des autres pays, notamment les italiens, qui ont pu bénéficier de l’information.
Cette capacité de gestion de la crise, n’est pas seulement le résultat du travail des hauts fonctionnaires issus des grandes écoles, c’est aussi le produit de toute une civilisation et d’une culture marquées par la rationalité. Le siècle des Lumières et les philosophes n’ont pas vécu en vain: leur héritage devient aujourd’hui une vision du monde, une façon d’analyser les problèmes et une méthode pour les résoudre, marque de l’identité française.